Louisiana Van Onna
– Vol linguistique 2023
Dans Vol linguistique, Louisiana van Onna se concentre sur le langage universel de la nature en étudiant la nomenclature des oiseaux. Pour ce faire, l’artiste s’est plongée spécifiquement dans les noms d’oiseaux, tels que le coucou, qui décrivent phonétiquement le son qu’ils émettent, ce qu’on appelle aussi « onomatopées ». Dans cette œuvre, Louisiana van Onna étudie comment ces oiseaux sont nommés autrement dans différentes langues, du fait que la langue influe sur la façon dont on entend les choses. Elle se demande comment décrire le son d’un oiseau de telle sorte qu’il ressorte un nom universel qui fonctionnerait dans chaque langue.
Ses visites préparatoires, lors desquelles elle a apprécié le son du silence, interrompu par le chant des oiseaux et des conversations de gens, lui ont fait penser à sa jeunesse passée dans un petit village à la frontière des Pays-Bas et de la Belgique. Les frontières ne sont d’aucune importance pour les oiseaux : ils chantent de la même manière des deux côtés. Mais le nom qu’on leur donne en fonction de leur chant varie selon la langue du pays.
Aidée des habitants et des visiteurs, l’artiste part donc à la recherche de nouveaux noms universels pour les oiseaux, basés sur leur chant. Elle se concentre plus précisément sur la tourterelle des bois, dont le « turr-turr-turr » a été décrit par Guido Quaghebeur, de Natuurpunt Vlaanderen, comme étant « le chant indiquant le début du printemps ». Par le biais d’une installation mêlant photos, vidéo et pancartes de nom de lieu, Louisiana van Onna expose sa quête visant à venir à bout des barrières linguistiques et à rendre ces oiseaux universels.
Dans une vidéo documentaire ludique, les habitants discutent du bruit de la tourterelle des bois. Dans l’installation photographique associée, chaque visiteur a ensuite l’opportunité d’écouter attentivement les chants du loriot jaune, de la tourterelle des bois et du coucou afin de leur donner eux-mêmes un nom. Une fois le festival terminé, l’artiste regroupera toutes les réponses et, pour chacun de ces trois oiseaux, elle dévoilera un nouveau nom au moyen d’une petite plaque.
Outre cette installation et cette vidéo, vous pourrez lire, sur six pancartes de nom de lieu placées aux sorties de Watou vers la frontière française, les noms des oiseaux en néerlandais et en français.
& Caroline Lamarche
– WATOU, WATOU, WATOU
1995, NL
Louisiana van Onna (22-01-1995, Amsterdam) rend visible l’invisible. Son travail montre des sujets de la nature et de la science qui restent souvent cachés en raison de leur nature abstraite. Pensez à la visualisation de la gravité, à l’exposition des capacités de navigation de la sterne arctique ou à l’étude d’espèces disparues. L’exemple le plus urgent est celui de la gentiane bleue.
Par exemple, elle a déjà étudié le cycle de vie et le statut d’icône de la Gentiane bleue dans le cadre du projet The Butterfly Defect (2021). Ce papillon bleu est gravement menacé depuis un certain temps en raison, entre autres, de la diminution croissante de l’azote. Cependant, la prise de conscience est faible, bien que son nom soit fortement ancré dans la mémoire collective. Pensez à la dénomination des rues, des places, des écoles, etc.
En tant que photographe de recherche, elle utilise une combinaison de langage visuel ludique et documentaire dans le but d’entamer une conversation, de transmettre sa fascination au spectateur et d’activer notre mémoire collective.
Dans ses projets de recherche photographique, Van Onna se penche sur la relation entre l’homme et la biodiversité. Elle considère son travail comme un moyen de rétablir l’interconnexion entre l’homme et la nature et de visualiser les effets du changement climatique. Les collaborations avec des scientifiques et des biologistes confèrent à son travail une superposition d’informations factuelles et d’émerveillement personnel.
Van Onna a étudié à l’Académie des beaux-arts de La Haye de 2015 à 2019 au département de photographie, après quoi elle a collaboré avec des institutions telles que Het Museon Den Haag, Ecomare Texel, De Vlinderstichting, MIAP / Future of Nature Collective, Art Rotterdam et Fotodok Utrecht.