Marilyne Grimmer

– Boutique de souvenirs 2023

Dans sa contribution, Marilyne Grimmer prend comme point de départ la frontière avec la France. Aujourd’hui, c’est surtout la langue qui caractérise cette frontière : le Vlamsch, dialecte qui, par le passé, reliait encore la population de part et d’autre de la frontière a pratiquement disparu.

Intéressée par le tourisme et l’espace public, Grimmer a travaillé avec les habitants des deux côtés de la frontière nationale pour créer une boutique de souvenirs. En effet, le long de la frontière franco-belge, il existe des magasins vendant du tabac, des cigarettes et de la bière dans un pays et des spiritueux et de l’eau minérale dans l’autre, mais il n’y a pas de boutique de souvenirs. Elle se demande ce que les habitants des deux côtés de la frontière aimeraient trouver dans une telle boutique ? Ont-ils des souvenirs personnels à partager de part et d’autre de la frontière ? Et comment un tel souvenir peut-il être partagé à travers un objet ?

Grimmer a organisé plusieurs ateliers dans des maisons de retraite, des écoles et des associations de part et d’autre de la frontière. Elle a également rencontré individuellement des habitants de Watou et d’Houtkerque (la ville française la plus proche). Elle s’est rendue au café À la Frontière Belge, tenu par la Flamande Rita, qui est née dans cette maison et y vit toujours avec son mari français Pierre. Les Français et les Belges viennent y boire une bière et on y entend encore le dialecte local. Près du bistrot coule la petite rivière Ey Becque, qui constitue la frontière.

Au cours des réunions et des ateliers, Grimmer a réfléchi avec les habitants aux symboles qui pourraient représenter leur région. Ils ont écouté comment le flamand et le français se mélangent et interagissent dans l’assemblage des mots. Des expressions en dialecte ont été collectées, des photos prises, des archives personnelles rassemblées. L’évolution de cette frontière a été discutée, depuis l’époque des douaniers jusqu’à aujourd’hui, à travers des souvenirs personnels et l’histoire européenne.

Sur la base de toutes ces informations, des prototypes ont été réalisés pour la production d’aimants de frigo, de boules à neige et de cartes postales typiquement touristiques. Ils ont trouvé leur place dans une cabane en bois près de la frontière française, qui rappelle un peu les anciennes cabanes des gardes-frontières. Il n’y a rien à vendre, c’est un lieu de contemplation sur les différences, les rencontres et les similitudes.

Ce projet a vu le jour en collaboration avec les résidents de la maison de retraite Saint Augustin de Bergues et de l’ASBL Huize Proventier, les élèves et enseignantes de l’école primaire de Watou, de l’école Jacques Prévert de Godewaersvelde, de l’école primaire de Berthen, de l’école Freinet De Torteltuin de Poperinge, Martial Waeghemaeker, le maire de Godewaersvelde, pour sa visite et l’accès aux archives du Musée de la vie frontalière, Jan et le Westhoek verbeeld, De Bres à Poperinge, Rita et ses clients, Amélie de la bibliothèque municipale d’Houtkerque, Andrée, Carine, Fred, Isabelle, Hilde et Guido et tous.tes celleux que Marilyne Grimmer a croisé sur son chemin.

   & Marie Ginet       

   – Poème pacotille

1979, FR

Né à Paris, France. Vit et travaille à Bruxelles.
Marilyne Grimmer développe des projets impliquant diverses personnes (de 5 à 97 ans jusqu’à présent). Elle s’intéresse à la collecte d’histoires intimes qui en disent souvent long sur la grande Histoire.
Ses interventions sont souvent très ludiques : avec les participants, elle se déguise, transforme un souvenir, etc.
La plupart du temps, elle utilise l’espace public comme lieu d’exposition.

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