Nathalie Hunter

– Radiance 2023

Pour Nathalie Hunter, la réalisation de céramiques à partir d’argile extraite soi-même ou recyclée est surtout une forme de cocréation avec la terre, avec son environnement. Elle appelle cela une prière ou un poème avec la terre. Nous appartenons au monde au même titre que les plantes, les minéraux et les animaux, nous en faisons partie intégrante. Lors de la préparation de l’argile sauvage, elle la purifie, l’homogénéise. Ensuite, une fois que la consistance est bonne, elle tourne de grands bols.

Alors que l’argile se meut sous ses doigts, entre ses mains et sur son corps, ils entament une danse. L’artiste médite en outre pour travailler depuis un endroit où règnent le silence et l’unité. Pour elle, travailler sur un tour a toujours été une sorte d’acte magique : c’est très fascinant et ça nous relie à nouveau à nos ancêtres, à nos traditions et à nos racines. Il s’agit d’une pratique qui était littéralement importante pour la réalisation d’un récipient pour conserver la nourriture, une pratique à laquelle Ursula Le Guin se réfère dans un certain sens dans The Carrier Bag Theory of Fiction (1988). Au lieu du sac, comme première forme avec laquelle l’homme établit un lien avec la nature et crée une fiction créative, Nathalie Hunter utilise le bol en argile.

Pour elle, les grands bols constituent un chant à propos de la fertilité de la terre, de l’abondance de notre époque. L’abondance de possibilités que nous avons tous grâce à l’accès à l’information et à l’enseignement. Ces bols sont sa manière à elle de témoigner son respect à la terre. Elle espère également inspirer de la gratitude pour les possibilités et les cadeaux formidables qui nous sont offerts. Lorsqu’on regarde avec des yeux curieux et ouverts aux possibilités, on peut alors faire naître un nouveau monde.

L’artiste ne fait pas uniquement des céramiques, mais aussi des dessins pour lesquels elle s’inspire de toutes sortes d’éléments symboliques traditionnels qu’elle a trouvés lors de ses promenades à Watou, mais aussi dans la décoration traditionnelle des faïences de la ville voisine de Lille.

Le projet entend créer un nouveau monde, tant archaïque que futuriste, une civilisation régénérative, un monde uni qui insuffle de la vie dans chaque acte et chaque décision. Nathalie Hunter opte radicalement pour une approche positive. Non pas pour minimiser l’urgence, mais parce qu’il est crucial d’agir. Les pessimistes ne font que paralyser les choses.

   & Marije Langelaar                      

   – Quand la membrane disparaît 


Nathalie Hunter est artiste, maître herboriste et conceptrice en permaculture. Elle travaille autour de l’idée que nous faisons partie de la nature. Elle dessine et travaille avec de l’argile sauvage récupérée pour créer des histoires d’appartenance et de ré-ensauvagement. Elle cherche à inspirer la gratitude et un respect plus profond pour la Terre, et à créer une civilisation régénératrice qui soit connectée à la nature et à la vie.

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