Niel de Vries

– Soins agricoles 2023

Pour son projet, Niel de Vries est parti du paysage agricole ouest-flandrien. Dans nombre de champs, notamment autour de Watou, le maïs est surtout cultivé pour nourrir les bêtes. Pour l’artiste, cette plante dotée d’une riche histoire culturelle et l’une des premières à avoir été domestiquée constitue un cadre idéal pour remettre la relation entre l’homme et la terre en question.

Venant initialement d’Amérique centrale, le maïs est cultivé à grande échelle en Europe depuis le milieu du XXe siècle. Le recours à des engrais de synthèse et à des graines modifiées entraîne toutefois des conséquences problématiques à long terme pour le sol et les écosystèmes.

Pour son installation, Niel de Vries se base sur une plateforme d’observation comme en ont construit les Hidatsas, un peuple indigène nord-américain originaire du Dakota du Nord ou du Sud actuel. Ils cultivaient des champs mixtes sans utiliser de pesticides ni d’herbicides, mais ils construisaient des tours près de ces champs afin de pouvoir les surveiller. En effet, le maïs était pour eux comme un enfant dont on devait prendre soin. Ils passaient de longues journées dans ces postes d’observation, chantaient pour les cultures et s’en occupaient de sorte que les oiseaux ou les hommes ne puissent pas voler leur récolte.

La plateforme de l’artiste se trouve à l’orée du village et est à moitié enfoncée dans le sol. Depuis le champ de maïs, on peut accéder à l’excavation et découvrir ainsi les anciennes couches du sol de la région. On peut alors y voir la terre qui nous nourrit. En regardant au niveau du champ, on voit la partie inférieure des tiges de maïs, là où la plante émerge du sol. Il n’y pousse rien d’autre : pas de mauvaises herbes, pas d’herbe, pas de fleurs, juste du maïs.

Les différentes profondeurs et hauteurs nous incitent à grandir avec le maïs. Grâce à une échelle, on atteint la première plateforme d’observation un peu au-dessus du champ de maïs. Elle se situe à la hauteur des plantes en début de saison. La seconde plateforme est quant à elle située à la hauteur du maïs plus tard dans la saison.

Réaliser une plateforme dans une excavation, en abaissant d’abord le sol puis en le surélevant de nouveau, est un paradoxe en soi. Tout comme l’agriculture industrielle, selon Niel de Vries. En étudiant les méthodes du passé et/ou une autre culture, il essaie de parler du présent. Le podium est en même temps activé par le fait d’y organiser, durant le festival, un programme de rencontres autour du thème de l’agriculture durable, notamment, et de la protection de la planète. On y aborde également le thème du festival, Composition, et c’est pour cette raison qu’aucun poète spécifique n’a été associé à ce projet, laissant ainsi la parole à différentes voix.

1994, NL

Dans ses projets, de Vries recherche le dialogue avec le paysage naturel et historique. Il explore la stratification verticale et positionne son travail à l’intérieur de celle-ci. Dans une perspective écologique et communautaire, il crée des projets spécifiques, souvent dans des espaces extérieurs.

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