Pierre Mertens

– Portraits 2020

Fin 2020, avec le soutien de la curatrice Edith Doove, Pierre Mertens a fait une première présentation de ses portraits, intitulée Loving Care, dans la Blikfabriek à Anvers. En raison de la crise liée au coronavirus, une grande partie de cette exposition n’a pas été montrée au public. Dans le cadre du festival, une sélection a été réalisée au sein de cette série de grands portraits peints d’enfants atteints d’hydrocéphalie qui n’ont pas été traités (ou trop tard). Sous le thème « Composition », on doit également faire une place à ceux que l’on a tendance à oublier.

En sa qualité d’artiste contextuel, Pierre Mertens occupe régulièrement l’espace public, réagissant de manière critique au pouvoir et s’engageant socialement en faveur des groupes minoritaires. La raison pour laquelle il est obsédé par la tension entre la masse et l’individu nous touche immédiatement. La courte vie de sa fille Liesje (1978-1989) l’a en effet fait passer de la peinture à l’activisme mondial. Confronté à une série d’erreurs médicales, il s’est dédié dès le début des années 80 à la sensibilisation des maladies complexes et incertaines que sont l’hydrocéphalie (excès de liquide dans la tête) et le spina bifida (malformation de la colonne vertébrale) dont sa fille souffrait.

L’artiste s’oppose ainsi à une société qui tend vers la perfection et qui passe la souffrance sous silence. Quand le travail non pas dans l’atelier, mais dans le monde, devient « primaire » (au sens littéral du terme, avec ses nombreux projets et campagnes en Afrique et en Amérique du Sud), il n’est alors pas étonnant que le travail in situ soit son principal format d’expression. Son œuvre est une confrontation tant esthétique qu’éthique et s’articule souvent autour de projets artistiques sociaux sur les sans-abris, les personnes âgées, les demandeurs d’asile, les migrants au chômage, l’exclusion sociale, le SIDA, etc. Depuis le milieu de l’année 2014, il réagit ainsi quotidiennement à l’actualité mondiale par le biais d’un dessin qu’il publie sur les réseaux sociaux.

Pierre Mertens a construit une œuvre singulière mêlant parfaitement ses différentes casquettes d’artiste plastique, de psychothérapeute et de collaborateur pour l’aide au développement. Après un très bon départ, cette association exceptionnelle d’activités a quelque peu entravé une certaine reconnaissance, mais aujourd’hui, elle est plus actuelle que jamais en raison de sa méthode de travail hybride.

Dans les portraits, réalisés à partir de photos que les mères ont publié de leur enfant sur Facebook, l’attention n’est pas portée sur le handicap, mais sur le regard tendre de ces mères attentionnées dont l’amour est total.

1953, BE

Foto: Frank Bahnmuller

Avec des projets menés avec des sans-abri, des demandeurs d’asile, des migrants au chômage… cet artiste contextuel a construit un ensemble remarquable d’œuvres dans lesquelles son travail d’artiste visuel, de psychothérapeute et de collaborateur au développement s’intègre parfaitement.

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